Révolutionnons nos menstruations !
Les règles ont longtemps été taboues avec la représentation du sang menstruel dans les publicités sous forme du fameux liquide bleu. Pourtant, elles sont naturelles et font partie intégrante de la vie d’une femme puisque ces dernières sont menstruées pendant 39 années de leur vie en moyenne, soit 2400 jours environ. Pendant longtemps, les protections périodiques étaient principalement jetables, notamment avec les tampons ou les serviettes hygiéniques conventionnelles. Malheureusement, ces protections hygiéniques jetables ont un impact néfaste sur notre santé et notre environnement, il est donc important de changer de mode de consommation pour adopter des protections intimes plus durables.
Sommaire
L'impact écologique des protections hygiéniques
On estime qu’environ 2 milliards de tampons et serviettes hygiéniques sont jetés en France chaque année. Selon le livre « Flow: The Cultural Story of Menstruation », les déchets liés aux menstruations féminines seraient aux alentours de 100 à 150 kg au cours d’une vie pour chaque femme. On pourrait être rassuré en se disant que ces déchets sont biodégradables, mais c’est malheureusement tout l’inverse. En effet, les protections conventionnelles sont le plus souvent faites de matières synthétiques comme le plastique, que ce soit dans le produit, l’applicateur ou l’emballage, ainsi que de polymères de synthèse se retrouvant dispersés dans l’environnement. Tout cela crée une pollution inquiétante pour la planète…
On comprend l’importance de se tourner vers des protections hygiéniques aux matières plus respectueuses, sans plastique, biologiques et biodégradables. Pour pouvoir éviter une surproduction de produits hygiéniques allant directement à la poubelle et qui ne sont pas recyclables, le mieux est encore de favoriser des protections lavables, durables dans le temps.
L'impact des protections menstruelles conventionnelles sur notre santé
Les protections hygiéniques sont utilisées par les femmes dès le jeune âge, à 12,8 ans en moyenne en France. Elles sont en contact direct de la peau de façon externe pour les serviettes hygiéniques et les protège-slips et de façon interne pour les tampons. Pourtant, il y a peu, nous nous sommes aperçus qu’elles contenaient de nombreux traitements chimiques et la trace de produits toxiques tels que :
- des dioxines et furanes issues du blanchissement des tampons au clore,
- du glyphosate, un herbicide controversé étant classé « cancérigène probable » et cible de multiples plaintes aux USA,
- des phtalates, des perturbateurs endocriniens pouvant avoir des effets nocifs sur la fertilité et le bon développement du fœtus,
- des additifs de parfum, irritants pour la peau,
- du lindane et du quintozène qui sont des pesticides interdits en Europe depuis 2000,
- du butylphénylméthylpropional qui est un parfum allergène et perturbateur endocrinien potentiel,
- du hexachlorobenzène également suspecté comme perturbateur endocrinien.
Avec la présence d’autant de produits nocifs, on comprend l’importance de trouver des alternatives écologiques de protections menstruelles pour pouvoir préserver la santé de toute la population menstruée. Il est important de choisir des protections de confiance ayant des matières labellisées (bio, GOTS, OekoTex…).
Des protections hygiéniques à usage unique qui nous coûtent cher
Économiquement, les protections hygiéniques traditionnelles sont extrêmement coûteuses. En effet, selon la BBC au Royaume-Uni, via leur calculette sur le coup des règles, une femme payerait 1550 livres (1730 €) en moyenne durant sa vie. Ce montant est relativement élevé et explique la précarité menstruelle que vivent les personnes sans domicile fixe, les personnes à faibles revenus ou encore les étudiantes ayant peu de moyens. Les protections hygiéniques lavables sont un vrai gain monétaire sur le long terme. En effet si l’on consièdre par exemple un budget de 15 euros par serviette lavable et que l’on en achète 7, cela nous coûtera 105 euros, en sachant que l’on peut les garder entre 5 et 10 ans. Si l’on compare cela à des serviettes hygiéniques conventionnelles à 20 centimes en moyenne, en ayant ses règles durant 5 jours, si on utilise 4 serviettes par jour les serviettes nous reviennent à environ 48 euros par année, soit 48€ x 5 ans = 240€. On voit qu’on économise 135 € sur 5 ans quand on utilise des serviettes lavables.
Comment choisir des protections hygiéniques plus responsables, économiques et saines ?
Il y a peu, les consommateurs se sont rendu compte de l’impact écologique, sanitaire et économique des protections périodiques conventionnelles. De nombreuses marques de protections intimes éthiques ont alors émergé pour donner accès à des alternatives et des solutions plus durables.
Les alternatives plus saines aux protections menstruelles jetables
Serviettes, tampons et protège-slips bio-certifiés jetables, sans produit toxique : on favorisera les labels bio, GOTS, Oeko-Tex par exemple.
Les avantages à utiliser ces protections sont qu’elles sont plus saines pour le corps que les protections traditionnelles et peuvent avoir un aspect pratique puisque nous n’avons pas besoin de les laver, un plus lorsqu’on est fréquemment en déplacement par exemple ou dans des lieux ou le lavage n’est pas une option. Elles restent polluantes puisque jetables et sont moins économiques sur le long terme. Ces protections coutent moins de 1 € l’unité, elles sont légèrement plus chères que les protections jetables conventionnelles mais sont plus respectueuses de la santé. Elles sont à prioriser par rapport aux serviettes hygiéniques et tampons jetables conventionnels lorsqu’on n’est pas encore prête pour passer aux protections menstruelles lavables par exemple.
Les protections hygiéniques lavables
Les cups menstruelles, le plus souvent en silicone médical, caoutchouc ou latex, sont à usage interne et durent 6 heures maximum et 8 h la nuit pour éviter tout choc toxique. La cup doit être nettoyée à l’eau potable après utilisation. Il faut nettoyer sa cup puis la stériliser en la faisant bouillir après un cycle. Une cup va coûter entre 15 et 30 € et peut durer jusqu’à 5 ans, autant dire que ce type de protection menstruelle est très économique.
Les serviettes hygiéniques et culottes menstruelles lavables sont fabriquées à base de matières naturelles (coton bio la majorité du temps). Selon les marques, elles peuvent être certifiées GOTS (biologiques). Les matières synthétiques utilisées peuvent être certifiées Oeko-Tex, garantissant l’absence de substances toxiques. Ces protections doivent être lavées après chaque utilisation et il existe différents modèles d’absorption pour s’adapter aux flux des femmes. Elles sont écologiques et permettent d’éviter les plastiques à usage unique qui sont un véritable fléau environnemental. Les culottes menstruelles ont un coût moyen de 25 € l’unité, et les serviettes hygiéniques coûtent entre 5 et 15 € en moyenne l’unité, pour une durée d’utilisation de 5 à 10 ans.
Les éponges naturelles, plus originales et rares, sont des éponges de mer végétales. Elles sont des substituts aux tampons et sont 100% compostables, sans empreinte écologique. En plus, elles sont lavables et donc réutilisables, ce qui permet de faire des économies sur le long terme. Elles coûtent entre 4 et 5 € l’unité et ont une durée de vie entre 6 et 10 mois.
Faire le meilleur choix de protections hygiéniques
Les protections menstruelles sont des achats de première nécessité qui font partie intégrante de nos vies. On comprend bien qu’il est important de modifier nos modes de consommation pour favoriser des protections aux matières plus respectueuses, non-nocives, plus économiques et surtout plus durables afin de protéger notre planète, notre santé, et notre porte-monnaie n’en sera que satisfait également.
Si tu es curieux.se, on a glissé quelques astuces hygiènes dans notre guide zéro déchet ! Tu pourras aussi découvrir d’autres conseils sur un mode de vie minimaliste 😉